La signification des grades au Japon
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Dans les arts martiaux, les grades sont utilisés pour signaler différents niveaux de maîtrise ou d’expérience. Au Japon les dan sont aussi utilisés dans des jeux de stratégie comme le “Go” ou le jeu d’échecs, et dans des arts culturels (calligraphie, arrangement floral...).
Le système des Kyu
Allant en ordre décroissant, le “kyã” (classe, rang, grade) indique la progression depuis la ceinture blanche (débutant = 6ème kyu généralement) jusqu’à la ceinture marron (1er kyu). Ces grades sont décernés aux élèves par le professeur, après un examen, au sein même de leur dojo.
Au Japon, initialement, on passait de la ceinture blanche à la marron au fil des années de pratique. Plus tard, des couleurs intermédiaires ont été introduites, et on trouve aujourd’hui de nombreuses variations selon les pays et les dojos (liserés, deux couleurs, barrettes, autres couleurs …) : l’idée générale reste cependant le passage d’une ceinture à une autre, avec des couleurs allant du clair au foncé.
Le tableau ci-dessous représente trois systèmes de graduations pour les kyu en karaté. Le premier est encore souvent utilisé au Japon, et plus fidèle au système originel mis en place par Sensei Kanõ. Le second, avec les ceintures de couleur intermédiaire, est celui couramment utilisé en occident (en particulier en France). Pour les enfants, des ceintures bi-colores peuvent être utilisées, afin de marquer une progression qui est, en toute logique, plus lente que chez les adultes.
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Les passages de grade de l'école SHINDOZEN ont lieu en Janvier et Juin
Le système des Dan
Allant en ordre croissant, le “dan” ( : étape, niveau, grade) indique la progression après l’obtention de la ceinture marron (1er kyu), soit du 1er au 10ème dan. Le dan est symbolisé par le port d’une ceinture noire et il est décerné lors d’un examen fédéral (départemental, ligue, régional, national) devant un jury composé de 3 membres : par respect, demandez l’aval à votre professeur avant de vous y présenter.
A partir du 8ème dan, il n’y a plus d’examen, l’attribution étant faite par la fédération, à titre honorifique. Les grades supérieurs marquent la valeur technique, mais aussi mentale et morale.
Au Japon ou à Okinawa, les Maîtres eux-mêmes délivraient directement ces grades à leurs élèves, et certains continuent de suivre cette tradition, sans forcément être “concernés” par une reconnaissance “extérieure’.
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Voici traditionnellement la signification des grades décernés au “Yudansha”et au “Kodansha”:
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1er dan (étudiant): niveau le plus bas, débutant (ayant étudié la base)
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2ème dan (disciple): travail technique externe (“Omote’), technique pure
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3ème dan (confirmé) : travail interne (“Okuden’) et mental (“Shisel”)
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4ème dan (expert) : niveau de perfection technique et mentale à partir duquel l’initiation à la véritable maîtrise peut commencer
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5ème / 6ème dan (Renshi) : celui qui a été “forgé”, a acquis l’expertise et la maîtrise de son style, et a les qualifications requises pour enseigner
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7ème / 8ème dan (Kyoshi): possède la maîtrise intérieure, et a une connaissance approfondie des techniques et de la tradition des arts martiaux
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9ème / 10ème dan (Hanshi) : celui qui a tout reçu et qui, à son tour peut “donner”, il possède un caractère et une moralité exceptionnels
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A partir du 6ème dan, il est possible d’y associer le port d’une ceinture rouge et blanche (les couleurs du Japon), puis une ceinture rouge pour le 9ème et 10ème dan.
A noter que la reconnaissance d’un dan, d’un pays à un autre, implique que la fédération du pays qui la décerne soit reconnue par la Fédération Mondiale de Karaté (WKF).
Dans le tableau ci-dessous, est indiqué l’âge minimum requis pour l’attribution d’un dan en France (c’est pratiquement identique à la WKF). Par ailleurs, le temps de pratique pour passer d’un dan au suivant est de plus en plus long : il faut par exemple pratiquer 3 ans pour passer du 2ème au 3ème dan, puis 4 ans pour passer du 3ème au 4ème dan, et ainsi de suite.
1er Dan : 6 katas
HEIAN 1 – 2 – 3 – 4 – 5 : période de paix au Japon, Paix et Tranquilité
TEKKI SHODAN : Le cavalier de fer
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2ème Dan : 5 katas
BASSAÏ DAÏ : pénétrer la forteresse
ENPI : l'hirondelle volante
JION : temple bouddhique (Jion Ji)
HANGETSU : la demi-lune
KANKU DAI : en regardant le ciel
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3ème Dan : 5 katas
GANKAKU : la grue sur le rocher
JITTE : les 10 mains
KANKU SHO
BASSAÏ SHO : traverser la forteresse
TEKKI NIDAN : le cavalier de fer
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4ème Dan : 5 katas
NIJUSHI HO : les 24 pas (47 temps)
SOCHIN : la force tranquille, calme (48 temps)
JIIN : temple de l'amour de Bouddha (47 temps)
UNSU : la main en nuage (55 temps)
TEKKI SANDAN : cavalier de fer (47 temps)
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5ème Dan : 5 katas
GOJUSHI HO SHO : 54 pas
CHINTE : la main rare
GOJUSHI HO DAÏ : 54 pas
WANKAN : la couronne du roi
MEIKYO : polir le miroir
La vraie signification des grades dans le karaté
Au XVIème siècle, un principe de hiérarchie dans les arts martiaux japonais fut introduit, sous le nom de “Menkyo”. Le Maître remettait alors à son disciple un
certificat sous forme de rouleau calligraphié, attestant la transmission technique et mentale de son art (avec 3 à 5 niveaux). Ce système de “titres” est encore utilisé aujourd’hui dans certaines écoles traditionnelles.
La classification des grades telle qu’on la connait aujourd’hui, et les ceintures (“obi” en japonais) n’existaient pas dans les “Budo” (et a fortiori, pas dans l’ancien karaté d’Okinawa). En effet, c’est à la fin du XIXème siècle que le “Kyudan”, système des grades et des titres qui accompagnent de nos jours la progression du pratiquant, a été introduit.
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